Selon une étude publiée fin février par Xerfi, le marché de la formation professionnelle a souffert de la crise. Et pour demain ? Xerfi anticipe une reprise modérée.
Le 24 février dernier, Xerfi-Precepta publiait une étude de 350 pages intitulée « Les organismes de formation privés face à la réforme de 2014 et à la révolution numérique ». Dans cette étude menée par David Targy, le cabinet d'études économiques sectorielles tirait le bilan d'un secteur grandement impacté par la crise et brossait le contour des grands défis à relever en 2014.
Un secteur largement impacté par la crise
« Entre les destructions nettes d’emplois, l’érosion de la rentabilité des entreprises françaises et une croissance économique quasi-nulle, l’environnement économique aura en effet été particulièrement défavorable aux organismes de formation privés au cours des deux derniers exercices » explique Xerfi. Dans le détail, le secteur de la formation professionnelle a largement chuté en début de crise, avant de connaitre une légère embellie en 2010 et 2011, et de replonger dans la crise avec un chiffre d’affaires à nouveau en baisse en 2012 (- 0,6%). « Globalement, la période 2009-2013 aura été, pour eux, la pire depuis le début de la décennie 2000 » résume Xerfi. Pourquoi la pire ?
En fait, selon Xerfi, le secteur est très sensible aux stimulations réglementaires. Ainsi, le secteur a largement profité de la réforme de 2004 instituant le droit individuel à la formation (DIF) et des obligations accrues pour les entreprises en matière de formation. Cette réforme a donné un véritable coup de booster au secteur tout entier entre 2006 et 2008 (CA en hausse de 7,7% en 2006, + 10,5% en 2007, + 7,2% en 2008). A partie de 2009, la crise a tout balayé. Le CA a plongé de - 1,3% cette année là, avant de remonter de + 2,8% en 2010, et de + 3,6% en 2011. « En l’absence de stimulation réglementaire, et dans un contexte conjoncturel dégradé, la dynamique du marché est revenue en quelque sorte à la normale, en épousant le rythme de l’économie française » observent les experts de Xerfi-Precepta. Pour 2014 et 2015, Xerfi anticipe une reprise modérée. Des premiers signes démontrent d'ailleurs d'un regain d'activité dans le secteur de la formation professionnelle (CA en hausse de + 1% en 2013). Ce regain essentiellement du à l’amélioration des conditions économiques en 2014 et 2015 devrait se poursuivre selon les prévisions Xerfi avec une hausse de l’activité de 2% en 2014 puis de 3% en 2015.
En fait, selon Xerfi, le secteur est très sensible aux stimulations réglementaires. Ainsi, le secteur a largement profité de la réforme de 2004 instituant le droit individuel à la formation (DIF) et des obligations accrues pour les entreprises en matière de formation. Cette réforme a donné un véritable coup de booster au secteur tout entier entre 2006 et 2008 (CA en hausse de 7,7% en 2006, + 10,5% en 2007, + 7,2% en 2008). A partie de 2009, la crise a tout balayé. Le CA a plongé de - 1,3% cette année là, avant de remonter de + 2,8% en 2010, et de + 3,6% en 2011. « En l’absence de stimulation réglementaire, et dans un contexte conjoncturel dégradé, la dynamique du marché est revenue en quelque sorte à la normale, en épousant le rythme de l’économie française » observent les experts de Xerfi-Precepta. Pour 2014 et 2015, Xerfi anticipe une reprise modérée. Des premiers signes démontrent d'ailleurs d'un regain d'activité dans le secteur de la formation professionnelle (CA en hausse de + 1% en 2013). Ce regain essentiellement du à l’amélioration des conditions économiques en 2014 et 2015 devrait se poursuivre selon les prévisions Xerfi avec une hausse de l’activité de 2% en 2014 puis de 3% en 2015.
Un avenir à recomposer
Le secteur de la formation professionnelle est à l'aube de grands changements. Selon Xerfi, les opérateurs vont devoir faire face à de nouveaux grands défis parmi lesquels la montée en charge de la concurrence, la baisse des prix, l'essor du numérique et la réforme de la formation professionnelle votée en début d'année. Dans le détail, pour se relever des années de crise, « l’une des priorités des professionnels sera de briser la spirale de déflation qui compromet leur croissance et dévaste leurs marges. » Ainsi, entre 2008 et 2013, le taux de marge et de résultat des entreprises du secteur ont été divisés par deux. « Sous la pression des acheteurs et de la concurrence, la baisse des prix est la principale cause de cet effondrement. » Or baisser les prix conduit irrémédiablement à la dévalorisation des prestations en terme de contenus mais aussi d'image.
En réaction au toujours moins cher, la solution serait, selon Xerfi, de miser sur la différenciation, l’innovation, la qualité et la marque : « travailler la qualité des prestations, innover sur le plan éditorial (choix des thématiques de formation) et sur le plan pédagogique, détecter et comprendre les attentes des clients, devancer leurs besoins ou encore créer une expérience de formation unique sont sans aucun doute les axes stratégiques les plus pertinents pour sortir de la crise. » Cela implique clairement que les organismes de formation vont devoir revoir leur copie.
Un impératif d'autant plus crucial que pendant la crise, la révolution numérique est passée par là ! Et de plus en plus la demande se décale sur l'apprentissage en ligne... « Si la formation professionnelle semble avoir échappé à la révolution numérique, ce n’est qu’une apparence. L’e-learning ne représente pas plus de 2% du marché de la formation professionnelle. Mais il prendra sans aucun doute une place croissante dans les dispositifs et les dépenses de formation parce qu’il permet de réduire les durées de formation en présentiel et les coûts d’opportunité attachés aux absences du poste de travail », de l’avis des experts de Xerfi-Precepta. Exit donc la formation magistrale ?
Pas complément. L'avenir se dessine plutôt en solutions mixtes, autrement dit des parcours « blended learning », associant les avantages de chaque mode d’apprentissage : tutorat, présentiel, e-learning, social learning ou encore classes virtuelles… Ce changement de méthode implique une modification du modèle économique actuel. Les coûts de production en amont enflent, ce qui implique que les opérateurs vont devoir impérativement « répartir les coûts sur la base la plus large possible de clients ».
En réaction au toujours moins cher, la solution serait, selon Xerfi, de miser sur la différenciation, l’innovation, la qualité et la marque : « travailler la qualité des prestations, innover sur le plan éditorial (choix des thématiques de formation) et sur le plan pédagogique, détecter et comprendre les attentes des clients, devancer leurs besoins ou encore créer une expérience de formation unique sont sans aucun doute les axes stratégiques les plus pertinents pour sortir de la crise. » Cela implique clairement que les organismes de formation vont devoir revoir leur copie.
Un impératif d'autant plus crucial que pendant la crise, la révolution numérique est passée par là ! Et de plus en plus la demande se décale sur l'apprentissage en ligne... « Si la formation professionnelle semble avoir échappé à la révolution numérique, ce n’est qu’une apparence. L’e-learning ne représente pas plus de 2% du marché de la formation professionnelle. Mais il prendra sans aucun doute une place croissante dans les dispositifs et les dépenses de formation parce qu’il permet de réduire les durées de formation en présentiel et les coûts d’opportunité attachés aux absences du poste de travail », de l’avis des experts de Xerfi-Precepta. Exit donc la formation magistrale ?
Pas complément. L'avenir se dessine plutôt en solutions mixtes, autrement dit des parcours « blended learning », associant les avantages de chaque mode d’apprentissage : tutorat, présentiel, e-learning, social learning ou encore classes virtuelles… Ce changement de méthode implique une modification du modèle économique actuel. Les coûts de production en amont enflent, ce qui implique que les opérateurs vont devoir impérativement « répartir les coûts sur la base la plus large possible de clients ».
L'autre défi majeur de ces prochaines années, sera l'adaptation des offres à la nouvelle donne de la réforme de la formation professionnelle votée début 2014. Cette réforme prévoit en effet de changer l’obligation des entreprises en obligation de former. « L’une des mesures phares est l’abandon, à partir du 1er janvier 2015, du « 0,9% » de la masse salariale versé par les entreprises d’au moins 10 salariés aux OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) ou dépensé en achats de formation. Autrement dit, les responsables des ressources humaines, qui administrent une obligation fiscale, gèreront un poste d’investissement. »
Autre nouvelle donne : la loi prévoit de réorienter les dépenses de formation vers les publics qui en ont le plus besoin (jeunes peu qualifiés et demandeurs d’emploi) et les formations certifiantes et diplômantes. « Cela aura pour conséquence de renforcer les partenariats entre organismes de formation, écoles et universités en vue de créer des parcours de formation certifiants ou diplômants. » Enfin, et ceci va à l'évidence révolutionner encore bien plus le secteur : La volonté de responsabiliser les salariés est le troisième grand axe de la réforme de la formation professionnelle. « Les opérateurs devront apprendre à s’adresser directement aux actifs et ainsi passer d’une logique essentiellement BtoB à une logique BtoBtoC. »
Autre nouvelle donne : la loi prévoit de réorienter les dépenses de formation vers les publics qui en ont le plus besoin (jeunes peu qualifiés et demandeurs d’emploi) et les formations certifiantes et diplômantes. « Cela aura pour conséquence de renforcer les partenariats entre organismes de formation, écoles et universités en vue de créer des parcours de formation certifiants ou diplômants. » Enfin, et ceci va à l'évidence révolutionner encore bien plus le secteur : La volonté de responsabiliser les salariés est le troisième grand axe de la réforme de la formation professionnelle. « Les opérateurs devront apprendre à s’adresser directement aux actifs et ainsi passer d’une logique essentiellement BtoB à une logique BtoBtoC. »
Dominique André-Chaigneau, Franchise B2B ©